Abbé Michel Guérin
Cette page s'inspire du site officiel pour sa canonisation : https://www.abbemichelguerin.fr/
Les années de formation
Né le 8 juin 1801 à Laval dans une famille d’artisans du textile, Michel Guérin est baptisé le même jour en l’église Saint-Vénérand. Tout jeune, il se sent appelé au sacerdoce. Il doit au dévouement de sa mère, veuve prématurément, de pouvoir poursuivre ses études et d’entrer au séminaire du Mans (le diocèse de Laval n’existait pas encore ; il fut érigé en 1855). Peu avant son ordination, le Supérieur du séminaire remet à l’évêque cette appréciation : « sujet médiocre, pourra faire un second vicaire de campagne ». N’avait-on pas dit à peu près la même chose du jeune Abbé Jean-Marie Vianney ? L’Abbé Guérin est ordonné prêtre au Mans le 19 juillet 1829 et nommé vicaire à Saint-Ellier-du-Maine, aux confins de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine.
Un prêtre pour Pontmain
En 1832, à l’occasion d’obsèques qu’il célèbre à Pontmain, il est profondément ému par le sort des habitants de ce village isolé et très pauvre ; ils sont abandonnés, tant matériellement que spirituellement, n’ayant pas de prêtre. Le soir même, il écrit à son évêque pour lui demander la permission de résider à Pontmain, mais il essuie un refus.
À force d’insister, l’Abbé Guérin obtient gain de cause au bout de quatre ans. Le 24 novembre 1836, il peut enfin s’installer à Pontmain, où il est le premier prêtre à résider depuis la Révolution de 1789. Puisqu’il n’y a pas de presbytère, il se contente d’une chambre meublée dans une modeste chaumière. Dans les jours qui suivent son arrivée, il se met au travail avec beaucoup d’ardeur. Avec ses nouveaux paroissiens, il restaure la toiture de l’église, refait des bancs neufs. Les femmes préparent du linge d’autel et des ornements.
Un homme qui a les pieds sur terre
Doué d’une grande intelligence pratique et sensible aux besoins matériels de ses ouailles, l’Abbé Guérin sollicite préfets, maires, évêques, riches donateurs et mécènes, et même la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, puis l’impératrice Eugénie. Grâce à leur aide, il parvient à restaurer de fond en comble sa petite église qui menaçait de tomber en ruine, puis à l’embellir. Il fonde une école tenue par des religieuses, fait déplacer l’ancien cimetière, crée un bureau de bienfaisance chargé de l’assistance aux plus pauvres, obtient l’ouverture d’un bureau de tabac (ce qui évite à ses paroissiens de se déplacer pour se procurer le papier timbré indispensable aux actes administratifs). Il se bat aussi pour l’amélioration de la voirie et une meilleure desserte du village. En s’occupant ainsi des intérêts matériels de son peuple, il le gagne peu à peu à Jésus-Christ.
En 1840, suite à ses sollicitations répétées, l’évêque du Mans érige Pontmain au rang de paroisse, dont il le nomme premier curé. En revanche, ses démarches afin d’obtenir que le village obtienne le statut de commune n’aboutiront que plusieurs années après sa mort, en 1876.
Un apôtre de la Vierge Marie
Formé par les sulpiciens à la spiritualité de l’École française, l’Abbé Guérin a pour devise : « À Jésus par Marie ». Il est guidé par une confiance absolue en la Sainte Vierge et apprend à ses paroissiens à faire de même. Dès son arrivée, il leur apprend à réciter le chapelet, cette « prière des pauvres » qui leur convient bien.
Alors que les familles ont été disloquées suite à la tourmente révolutionnaire, il redonne à ses paroissiens le sens de la famille comme Église domestique et les encourage beaucoup à prier en famille. Pour les y inciter, il offre à chaque famille une statue de Notre-Dame qu’il intronise à la place d’honneur, au-dessus de la cheminée, afin qu’elle soit la reine de chaque foyer. Cela lui vaut d’être surnommé ironiquement par les autres prêtres : « le curé aux Bonnes Vierges ».
En outre, l’Abbé donne à ses paroissiens le sens de la prière communautaire, en Église. Fait rare à son époque marquée par le jansénisme, il encourage la communion fréquente, qui va de pair avec la confession fréquente. Il solennise les fêtes de la Sainte Vierge. En 1860, il fait peindre la voûte de l’église en bleu ciel avec un semis d’étoiles d’or. C’est revêtue d’un manteau semblable que Marie apparaîtra quelques années plus tard à un groupe d’enfants du village.
Les dernières années
L’apparition de Notre-Dame, le soir du 17 janvier 1871, peut être considérée comme le couronnement de l’apostolat du bon curé de Pontmain, qui insistait tant sur la dévotion mariale. Ses paroissiens ne s’y trompèrent pas et lui attribuèrent aussitôt le mérite de cette visite de la Sainte Vierge (sur l’apparition de Pontmain, lire le numéro 6 de notre revue "Prier pour les prêtres" ou l’article de notre blog).
Un an plus tard, le 13 janvier 1872, l’Abbé Guérin fut victime d’un accident de voiture sur la route de Saint-Ellier dont il avait si souvent dénoncé les dangers. Grièvement blessé, il succomba le 29 mai suivant. Ses dernières paroles furent pour dire à ses chers paroissiens :
Pour vous, restez de bons chrétiens… Oh ! oui, que la paroisse reste toujours ce qu’elle est.
Un modèle de prêtre
Au-delà des différences d’époques et de mentalités, l’Abbé Guérin est un modèle de pasteur selon le cœur de Dieu, totalement dévoué à son ministère. Le contexte de la France post-révolutionnaire dans lequel il a vécu n’est pas sans faire penser par maints aspects – notamment l’absence de pratique religieuse et l’éclatement des familles – à ce que nous vivons aujourd’hui. Par son apostolat persévérant et les fruits que celui-ci a portés, l’Abbé Guérin nous offre l’exemple de la « nouvelle évangélisation » (avant la lettre) d’une paroisse française déchristianisée. N’hésitons pas à le prier pour la nouvelle évangélisation de la France et de l’Europe d’aujourd’hui.
Convaincu de l’actualité de l’exemple de l’Abbé Guérin, Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval, a ouvert le 1er juin 2013 à Pontmain la phase diocésaine du procès en vue de sa béatification.
Prière pour obtenir une grâce par son intercession
Seigneur mon Dieu, Tu as choisi le prêtre Michel Guérin, pasteur au cœur brûlant, pour rassembler le petit peuple de Pontmain et en faire une communauté fervente de foi, d’espérance et d’amour : lié à ses paroissiens à la vie et à la mort, c’est dans un attachement filial et inconditionnel à la Vierge Marie qu’il puisa l’ardeur de sa mission pastorale.
Afin que grandisse dans notre Église la ferveur de la prière, la confiance en Dieu qui exauce en peu de temps et la dévotion envers la Vierge Marie, Mère de l’espérance, apparue à Pontmain, puisse la sainteté de l’Abbé Michel Guérin être bientôt reconnue !
Par l’intercession de ton rayonnant serviteur, accorde-nous, Père très bon, la grâce que nous te demandons maintenant avec confiance (…).
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père.
Pour les grâces reçues par l’intercession de l’Abbé Guérin, veuillez informer le Sanctuaire de Pontmain – rue Notre-Dame – 53220 Pontmain
Voir aussi :
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