Si l'on ne veut pas seulement prier pour les prêtres, mais aussi agir, la première chose à faire, c'est de ne pas les critiquer. Comment prétendre leur faire du bien si on leur fait du tort par derrière?
Reconnaissons-le humblement, nous sommes facilement portés à critiquer un prêtre, que nous soyons prêtres ou laïcs! S'il y a des prêtres que nous apprécions, d'autres nous agacent pour de multiples raisons, parfois importantes, mais pour la plupart mesquines : tel chant choisi à la messe, telle façon de célébrer la liturgie, telle phrase ou critique que nous avons prise pour nous, telle décision qui ne correspond pas à ce qu'on avait proposé, tel rendez-vous oublié, le fait d'être remplacé comme bénévole par une autre personne, etc. Bien souvent, c'est notre amour-propre qui est blessé... Et on compare les prêtres : le prédécesseur faisait mieux, tel autre dans la paroisse voisine prêche mieux, etc.
On oublie alors qu'un prêtre est un don de Dieu à la communauté! On s'en rend malheureusement compte en France par exemple quand une paroisse se retrouve dans prêtre... Quelle que soit la sainteté du prêtre, c'est toujours Jésus qui descend sur l'autel, c'est toujours le pardon de Dieu qui est donné dans l'absolution, c'est toujours la grâce de Dieu qui se répand par les sacrements.
Si on critique un prêtre, que se passe-t-il? Notre considération pour lui diminue, et le Seigneur pourra moins passer à travers lui pour le toucher le coeur par ses homélies et les sacrements que je recevrai de lui : je vais regarder de plus en plus comme "suspect" ses actes et ses paroles. Et si en plus je partage ma critique à d'autres personnes, elles aussi ne permettront plus au Seigneur de se servir de ce prêtre pour les toucher. Autrement dit, par mes critiques, je détruis l'oeuvre de Dieu en moi et dans les autres, en plus de salir ce prêtre.
Plusieurs sens possibles existent pour le mot « critiquer ». Ici, nous entendons ce mot au sens de reprocher quelque chose, faire remarquer un défaut (encore faut-il être sûr qu’il existe !) et juger la personne. Chercher et demander à comprendre en ne pensant pas qu'a priori le prêtre a tort, faire remonter des informations manquantes n’est pas critiquer ni manquer de respect. Cependant, il ne s'agit pas de demander sans arrêt des explications !
Deux cas particuliers cependant :
- En cas de connaissance d’un acte criminel, il faut bien sûr faire en sorte que cette personne, quelle qu’elle soit, ne nuise plus.
- Si un prêtre refuse de manière claire et affichée d’obéir à l’Eglise et veut donner son opinion et partager ses doutes quant à la foi de l'Eglise, on peut expliquer que nous sommes choqués et en cas de matière grave, s'il refuse d'arrêter, un courrier peut éventuellement être fait à l’évêque.
Ces cas sont évidemment très rares!!!
Dieu a voulu instituer le sacerdoce pour mener les hommes à la sainteté en se servant d’hommes à qui il confère un sacrement spécial qui laisse une marque indélébile. Et il a établi ainsi un système hiérarchique, où les prêtres sont là pour nous servir, pour nous mener à la Joie éternelle. Jésus est à la fois le plus petit et le plus grand; celui que l'on écoute et respecte le plus. Dans les pages suivantes, il n'est pas question de comparer les différentes vocations qui sont chacune si belles, faites pour nous faire vivre notre vocation de baptisé, notre vocation à la sainteté, mais de nous émerveiller de la beauté du sacerdoce et de ce que Jésus nous propose.
4 documents pour approfondir :
1 - A quelle dignité ce baptisé est-il élevé ? -> PDF
2 - Pourquoi respecte-t-on plus certaines personnes ? -> PDF
3 - Dangers de la critique ; avantages de l’éviter -> PDF
4 - Prier pour mieux comprendre -> PDF
- Ecouter d'abord la souffrance de cette personne; ne pas chercher à nier le mal sans chercher à comprendre les propos de cette personne.
- Nous reconnaître nous-mêmes pécheur; dans les mêmes conditions peut-être aurions-nous agi de même. Parler de nos défauts qui peuvent agacer le prêtre ou lui faire de la peine.
- Pointer le fait que nous demandons beaucoup aux prêtres; nous voudrions qu'ils soient parfaits, à la hauteur de leur tâche mais c'est extrêmement difficile et ils ont besoin de notre prière.
- Faire remarquer qu'en général nous sommes particulièrement sensibles à ce que nous dit un prêtre.
- Peut-être est-ce un cas où l'intention était bonne, nous avons mal compris, il y a eu maladresse; évoquer cette possibilité; Dieu seul connaît le fond des cœurs.
- Dire que, quoi qu'il fasse, un prêtre aura toujours notre respect et que nous le vénérerons toujours en tant que représentant sacramentel de Jésus sur terre. Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons le mal qu'il peut avoir fait.
- Pour répondre au sujet brûlant de ces temps-ci et le fait que le mariage serait la solution pour lutter contre la pédophilie : lien.
- Si le prêtre a blessé cette personne, peut-être est-ce par manque d'informations; il peut-être alors possible de les faire remonter pour arranger éventuellement les choses.
- Donner un exemple de ce qu'un prêtre nous a apporté lors d'un souci par exemple, si la personne est prête à l'entendre.
- Lui proposer de prier pour ce prêtre car, en général, cela aide à pardonner et de toutes façons il en a besoin comme tout le monde et sa mission est difficile.
- Lui proposer d'offrir les peines qu'ont pu occasionner ce prêtre.
- Pour sortir de la grille de lecture progressiste/conservateur qui a dominé les travaux du synode sur la famille et parler de notre attachement au Pape :
"Comment peut-on sortir de la grille de lecture progressiste/conservateur qui a dominé les travaux du synode sur la famille ? En étant catholique c’est-à-dire en abandonnant définitivement ces catégories, absolument incapables de refléter la richesse de la vie de l’Eglise ! En renouvelant notre attachement filial au Pape et en cessant de le soupçonner de calculs mesquins, de mesurer notre attachement à lui en fonction de son adhésion supposée à telle ou telle position doctrinale ou pastorale ! En épousant cette vision prophétique qui consiste à accueillir la miséricorde comme « ultime planche de salut pour l’humanité », « rempart et réponse ultime opposés au mal », vrai visage de l’amour du Père et manifestation de sa tendresse pour l’humanité ! Le reste n’est qu’une lecture sociologique indigente et superficielle." Mgr Rey (pour Famille Chrétienne)
Des textes de Saint Jean-Paul II...
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