Tout d'abord, il faut bien avoir conscience que nous ne pouvons offrir à Dieu que les biens reçus de lui (cf 1 Co 4, 7)! Offrir quelque chose à Dieu comme un sacrifice, un effort, ne lui apporte rien en lui-même : il est déjà Dieu.
Mais précisément, c'est par un amour immense pour nous qu'il nous donne la joie de lui offrir quand même quelque chose. On le sait bien : faire un cadeau à quelqu'un remplit de joie aussi celui qui offre! Et Dieu veut nous donner cette joie de donner.
On connaît la phrase de Ste Thérèse de Lisieux : "ramasser une épingle par amour peut sauver une âme". Tout ce qui fait notre quotidien, joies et peines, peut être offert à Dieu. A la messe, nos offrandes sont symbolisées par l'offertoire du pain et du vin qui seront consacrés.
Mais on fait aussi aussi l'expérience de sa pauvreté. Ste Thérèse d'Avila (500 ans en 2015!) raconte qu'elle "était au pied de son Crucifix et qu'elle n'avait rien eu à donner à Dieu ni à sacrifier par amour pour lui. Or le même Seigneur crucifié lui dit pour la consoler : "qu'il lui donnait toutes les douleurs et tous les travaux qu'il avait endurés dans sa Passion; qu'elle devait les regarder comme son bien propre et les offrir à son Père" (6e Demeures, chap.5)".
La plus grande "chose" que nous pouvons offrir à Dieu, c'est bien son Fils, mort et ressuscité par amour pour nous!! C'est précisément ce que nous faisons quand nous "offrons une communion" : l'eucharistie, c'est le mémorial vivant du Christ mort et ressuscité.
Ste Thérèse de Lisieux explique : " Jésus, à quoi te serviront mes fleurs et mes chants ?... [...] oui, ces riens te feront plaisir, ils feront sourire l'Eglise Triomphante, elle recueillera mes fleurs effeuillées par amour et les faisant passer par tes Divines Mains, ô Jésus, cette Eglise du Ciel, voulant jouer avec son petit enfant, jettera, elle aussi, ces fleurs ayant acquis par ton attouchement divin une valeur infinie, elle les jettera sur l'Eglise souffrante afin d'en éteindre les flammes, elle les jettera sur l'Eglise combattante afin de lui faire remporter la victoire !... (Manuscrit B 4v°)"
D'une certaine façon, on peut dire qu'on donne une occasion à Dieu de répandre ses grâces!
Pour une communion, ce ne sont pas des grâces quelconques, c'est tout le fruit du mystère pascal, c'est tout le prix de la Rédemption que nous a acquise le Christ.
Et il suffit de dire au Père : "mon Dieu je t'offre cette communion pour telle personne" pour que ces flots de grâces soient répandus sur cette personne!
Les deux! Il faut avoir l'ambition de la sainteté pour tous les prêtres et séminaristes! Mais évidemment, c'est bien plus facile de prier pour une personne qu'on connaît, dont on voit le visage. Précisément, c'est en priant pour cette personne que je vais prier pour toutes les autres.
Pour prendre encore l'exemple de Ste Thérèse de Lisieux, elle a eu au Carmel deux frères spirituels prêtres pour lesquels elle a beaucoup prié et s'est beaucoup sacrifiée. Et bien aucun des deux n'a eu une vie sacerdotale idéale... mais Thérèse a désormais un nombre de frères prêtres et séminaristes considérables qui lui doivent leur vocation! Le Seigneur s'est servi de sa prière pour deux personnes concrètes afin de lui donner une fécondité immense, selon d'ailleurs son désir : "puisque le zèle d'une carmélite doit embrasser le monde, j'espère avec la grâce de Dieu être utile à plus de deux missionnaires" (Manuscrit C, 33v°).