Ascension

Ce jeudi, nous fêtons l’Ascension de Jésus avec son corps et son âme au Ciel. Ainsi, en Dieu, une humanité est présente. Jésus nous « prépare une place » au sein de la Trinité, qui sera notre Paradis…
Mais Jésus ne part pas de la terre ! Il ne nous a pas abandonnés ! « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Comment est-il présent? Par l’Eucharistie.
Nous priver de l’Eucharistie, c’est nous priver de Jésus. C’est bien pour cela que l’interdiction des messes dans les églises avec fidèles est non seulement une « atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de culte, comme vient de le déclarer en France le Conseil d’Etat (https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/rassemblements-dans-les-lieux-de-culte-le-conseil-d-etat-ordonne-au-premier-ministre-de-prendre-des-mesures-moins-contraignantes), elle est surtout une grande souffrance spirituelle
Rien ne pourra remplacer la participation physique à la messe et la communion. Dans sa lettre du 8 mai, le Préfet de la congrégation pour le Culte divin, le cardinal Sarah, le rappelle avec force (https://www.hommenouveau.fr/3199/religion/exclu—covid-19-et-culte-chretien–br-une-lettre-du-cardinal-sarah.htm). C’est un texte à lire absolument dans le contexte actuel.
En particulier, je ne pense pas que regarder la messe à la télévision soit une bonne façon de « remplacer » la messe. La première cellule d’Eglise, c’est la famille, l’Eglise domestique. Une liturgie familiale où chacun est impliqué à sa manière, où les parents transmettent la foi à leurs enfants, ou encore un temps de prière comme le chapelet, ou encore mieux, un temps d’adoration prolongé devant le Tabernacle dans une église : voilà quelques pistes qui me paraissent bien plus fécondes.
Plusieurs personnes à la foi fervente m’ont partagé le sentiment d’être un peu abandonnées par les prêtres en cette période, ou au moins elles se sentaient désarçonnées par la faible insistance dans les homélies actuelles par exemple sur l’importance de l’Eucharistie. Quand on a cherché avant la crise à communier tous les jours ou presque, ça fait mal ! Je les comprends.
Je pense que dans cette crise, tout le monde est un peu perdu! Les fidèles qui ne savent plus très bien comment vivre leur foi, et les prêtres qui ne savent plus très bien comment vivre leur ministère. Insister sur l’Eucharistie alors que comme prêtres nous sommes les seuls à communier tous les jours, ce n’est pas facile… Et il y a de nombreuses peurs quant à l’exercice du ministère (distribution de la communion ou messes en petit comité)  : peur de contaminer les autres, peur de se contaminer soi-même surtout si on est âgé, peur de la délation, peur des refus, peur des jalousies… Il y a aussi la fatigue de devoir tout remettre en question à chaque changement de directive…
Bref, chacun fait comme il peut. Mais ce qui est sûr, c’est que dans la Bible, chaque crise, quel qu’en soit le motif, doit être vécue comme un appel à la conversion. Une crise est ainsi un lieu de discernement : vais-je mettre Dieu de côté, parce que mes peurs sont finalement les plus importantes pour moi, ou vais-je choisir Dieu, quel qu’en soit le prix?
Comme membres de la Mission Marie Mère des Prêtres, je pense que nous sommes tous convaincus de l’importance de l’Eucharistie. Alors prions, prenons du temps pour adorer Jésus-Eucharistie dans les Eglises, pour les prêtres et les fidèles qui sont un peu « perdus » et dont la pratique peut être ébranlée. Au-delà de tous les débats, notre mission est spirituelle. Dans pratiquement le monde entier, l’accès à l’Eucharistie est difficile ou impossible. Il y a forcément quelque chose là qui ne doit pas laisser indifférent et qui doit provoquer une réponse spirituelle d’adoration eucharistique, et même de communion autant que possible.

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