La semaine dernière, je vous partageais un lien vers le « testament spirituel » d’un prêtre mort récemment à 48 ans d’un cancer, le père Cyril Gordien (https://www.famillechretienne.fr/40090/article/le-testament-spirituel-de-labbe-cyril-gordien ). Sans doute plusieurs ont-ils pu découvrir ce texte que je trouve très touchant et qui exprime la magnifique joie d’être prêtre sans en cacher les difficultés.
A l’approche de la Semaine Sainte, et en particulier du Jeudi Saint où nous faisons mémoire de l’institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce, je vous partage un extrait du « testament spirituel » de ce prêtre :
« Le sacerdoce a été toute ma vie. Je n’ai jamais regretté un seul instant
d’avoir répondu oui au Seigneur qui m’a comblé de ses grâces à travers
mon ministère. Quel don inestimable que celui d’être prêtre de Jésus-
Christ ! Quelle grâce ineffable ! Chaque jour, célébrer la sainte Messe
fut un immense bonheur. Je mesure à peine le cadeau que le Seigneur
m’a fait de pouvoir tenir dans mes pauvres mains son divin corps, et de
lui prêter ma voix et mon humanité blessée afin qu’il puisse se rendre
sacramentellement présent. Je vais à la sainte Messe en montant sur
le Golgotha, conscient que le drame du salut s’est déroulé sur cette
colline. Je recueille dans mon calice le précieux sang qui coule du coeur transpercé, ce sang sauveur qui coulait déjà à Gethsémani. C’est en transpirant des gouttes de sang que notre Seigneur Jésus a prononcé le grand oui à la volonté de son Père et qu’il a accepté d’offrir sa vie en sacrifice pour le salut de tous les hommes.
Je ne suis qu’un petit vase d’argile dans lequel mon être fragile fut
transformé par la grâce sacerdotale le jour de mon ordination. […]
La confession, avec la Messe, est au coeur de la vie du prêtre. Transmettre le Pardon de Dieu à travers le sacrement est une grâce extraordinaire. Qui suis-je, moi, pauvre homme, pour dire à quelqu’un : « et moi je vous pardonne tous vos péchés… ». Quelle immense joie que d’être le témoin de la miséricorde du Seigneur ! Le sacrement du pardon réjouit bien sûr le pénitent : arrivé avec un visage triste, portant le poids de ses péchés, il repart le coeur léger et purifié et la mine réjouie par l’amour de Dieu. Le sacrement suscite aussi la joie du prêtre : quel bonheur de permettre à une personne d’être libérée de ses péchés et de repartir le coeur en paix ! Ce sacrement entraîne aussi la joie du Seigneur, il réjouit le coeur de Dieu ! « Il y a plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit… ». »