Il y a une dizaine de jours, nous fêtions le dimanche du Bon Pasteur : Jésus, modèle des prêtres appelés à guider le peuple chrétien avec la même charité que lui. A cette occasion, j’ai entendu une homélie que j’ai trouvée très belle. Je vous en partage la fin (vous pouvez aussi la regarder en entier en vidéo avec ce lien) :
« En ce dimanche qui nous fait prier pour les vocations sacerdotales, faisons aussi de cette prière une conversion du regard, comme l’est d’ailleurs toute prière authentique. Conversion du regard posé sur nos bergers-prêtres. Car il faut bien reconnaître que, si l’on sait rendre grâce pour le ministère des prêtres, on est tous assez doués pour les critiquer quand ils ne conviennent pas. Ce n’est pas toujours sans raison, mais n’est-ce pas aussi la perception de cette tension inévitable entre le mystère que porte un prêtre rendant le Christ présent parmi son peuple, et la réalité humaine d’un homme qui ne peut bien sûr pas refléter dans sa pauvreté toute la grandeur du Dieu Saint ?
Les reproches envers les prêtres peuvent alors se transformer en attention à repérer ce qu’ils reflètent le mieux. Certains prêtres savent particulièrement refléter le Berger au milieu de son peuple : leur présence est fraternelle, leurs paroles bienveillantes, mais on peut être gêné qu’ils ne manifestent pas plus clairement leur identité sacerdotale.
D’autres prêtres savent plutôt refléter le bon Berger derrière le troupeau ; on regrette parfois leur manque de dynamisme pastoral, mais ils savent attendre la brebis la plus lente et ils font confiance à celles qui se trouvent en avant.
D’autres prêtres reflètent plutôt quelque chose du bon Berger à la tête du troupeau. Ils sont moteurs, ils vont de l’avant, au risque de ne pas toujours tourner leur regard vers toutes les brebis qui sont derrière.
Alors, quand un prêtre vous déçoit, demandez-vous d’abord quel aspect du Christ berger il sait le mieux refléter. Rendez grâce pour cela et aidez votre prêtre à devenir davantage berger dans les autres domaines des besoins du troupeau : devant, derrière ou au milieu. »