Chers Priants,
En ce premier jour de prière pour la sainteté des prêtres, nous vous invitons à une conversion de notre regard sur nos pasteurs.
Des « hommes de Dieu »…
Pour beaucoup d’entre nous, le prêtre est d’abord un « homme de Dieu ». Choisi par le Christ, un prêtre a été consacré par l’ordination sacerdotale pour pouvoir agir « en sa personne » dans les sacrements. C’est la parole de Jésus à la Cène : « faites cela en mémoire de moi » (cf. Lc 22, 19). Quelle grâce de pouvoir, grâce à un prêtre, disposer de la présence de Jésus dans l’Eucharistie ou être pardonné de ses péchés ! Combien ne s’en rendent compte, hélas, que lorsque l’accès aux sacrements devient difficile faute de prêtres en nombre suffisant là où ils vivent.
…faibles et fragiles...
Mais si nous avons à prendre conscience du don qui nous est fait dans le sacerdoce, une idéalisation des prêtres ne serait pas juste non plus. Ecoutons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus :
« Penchant un mois [lors d’un pèlerinage en Italie] j'ai vécu avec beaucoup de saints prêtres et j'ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n'en sont pas moins des hommes faibles et fragiles... Si de saints prêtres que Jésus appelle dans son Evangile: "Le sel de la terre" montrent dans leur conduite qu'ils ont un extrême besoin de prières, que faut-il dire de ceux qui sont tièdes? » (Ms A, 56)
Autrement dit, sainte Thérèse a changé son regard sur les prêtres. Leur fréquentation au quotidien l’a fait sortir d’une idéalisation pour se rendre compte qu’ils sont des hommes comme les autres avec leurs défauts et leurs péchés.
...dont nous devons prendre soin
Cependant, Thérèse de Lisieux ne s’arrête pas à un jugement amer sur le fait que les prêtres ne sont pas aussi parfaits que leur « sublime dignité » l’exigerait. Elle ne les condamne pas, car elle sait qu’elle n’est pas meilleure qu’eux pour les juger. Mais elle découvre quelque chose d’essentiel : le prêtre n’est pas quelqu’un dont je ne fais que recevoir (sacrements, enseignements, organisation), il est aussi quelqu'un dont je dois prendre soin. Avons-nous conscience d’être responsables de nos pasteurs ?
« J'ai compris ma vocation en Italie, ce n'était pas aller chercher trop loin une si utile connaissance... […] L'unique fin de nos prières et de nos sacrifices est d'être l'apôtre des apôtres, priant pour eux pendant qu'ils évangélisent » (Ms A, 56).
La petite Thérèse ne fera pas que prier pour eux, elle s’engagera même concrètement, à la demande de sa mère prieure, par une correspondance épistolaire avec deux séminaristes devenus prêtres pour les soutenir de son amitié.
Prier aujourd’hui pour aimer les prêtres
Pour prier concrètement aujourd’hui, nous vous proposons de méditer les trois points suivants :
* Remercier Jésus pour le grand don qu’il nous fait d’avoir des prêtres qui continuent son œuvre.
* M’interroger sur la façon dont je regarde les prêtres : de façon idéalisée, ou au contraire peu respectueuse ? Comment est-ce que je prends soin des prêtres qui me servent (est-ce que je prie pour eux, est-ce que je prends de leurs nouvelles, etc.) ?
* Prier avec Marie en cette fête de la Visitation : « Mère de Jésus-Christ, tu étais avec Lui au début de sa vie et de sa mission ; tu l'as cherché, Maître parmi la foule ; tu l'as assisté ; et lorsqu’il fut élevé de terre sur la Croix, consommé pour le sacrifice unique éternel, tu avais près de toi Jean, ton fils. Accueille les appelés du Seigneur, lors de leurs premiers pas sur leur chemin, protège leur croissance, accompagne dans la vie et dans le ministère ceux qui sont tes fils, Ô toi, Mère des prêtres ! » (Prière de saint Jean-Paul II, 1992) |